Discours Ouverture AUBRAC 2006

Discours d’ouverture de Dominique CHARDON
Président de Terroirs & Cultures

Laguiole le vendredi 22 septembre 2006

Monsieur le représentant de l’Unesco,
Mesdames les Présidentes, Messieurs les Présidents,
Mesdames les directrices, Messieurs les directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Et cher(es) amis(es) des terroirs,

Quel bonheur ! Quel bonheur de vous retrouver à Laguiole pour ouvrir notre forum ! Voilà deux ans avec mon ami André Valadier, autour d’une table chez Michel Bras nous nous étions lancé un défi – je le concède – un peu fou !

Réunir sur cette belle terre d’Aubrac, le premier Forum International des Terroirs. Afin de rassembler et de travailler avec nombre de ceux et celles qui ont la passion des terroirs chevillée au corps.

Nous venions alors à peine de créer Terroirs & Cultures. Une association de recherche à multiples facettes, multidimensionnelle et pluridisciplinaire, lancée autour de quelques compagnons de route inquiets des évolutions du monde agricole et rural. Avec des hommes et des femmes, soucieux des dérives multiples de notre société. Volontaires pour marquer le pas face à ce monde global où le modèle unique, la standardisation et l’uniformisation agissent sur notre diversité comme un rouleau compresseur. Déjà le danger nous apparaissait réel. Nous pressentions la nécessité de ne pas se laisser enfermer dans ce mouvement d’homogénéisation. Nous avions le désir de montrer que la réalité est autre, plus riche et plus complexe. Et donc plus belle.

Nous avons alors senti le besoin de réaffirmer la force des identités et des appartenances aux cultures locales, de rappeler la valeur de l’infiniment petit. Nous avons eu l’envie, simplement, de faire la part belle aux différences, aux singularités et au vivre autrement. Nous avons voulu montrer qu’il existe un chemin qui oriente vers une mondialisation à dimension humaine, vivable et capable de créer des richesses plus appropriables localement.

Pour y parvenir, malgré l’ampleur de la tâche et les complications logistiques, l’idée de tenir un Forum sur ce lieu mythique de l’Aubrac s’est imposée alors à nous comme une évidence.

A vous voir ici cet après-midi, je dois donc en tout premier lieu vous avouer la satisfaction de toute l’équipe du Comité d’organisation. Grâce à vous tous, nous avons pu relever ce premier défi. Merci d’avoir bravé les kilomètres, les conditions d’accès difficile et l’altitude pour répondre présents.

Notre réflexion nécessitait cet effort pour partager et accéder à l’esprit des lieux. Vous l’avez fait. Bravo. Et je veux adresser une mention toute particulière aux délégations étrangères et aux responsables des différents pays qui ont fait le voyage pour participer à notre exercice.

Bienvenue donc à tous nos amis Portugais, Italiens, Espagnols, Algériens, Marocains, Hongrois et Tunisiens.

Pour autant nous savons que la partie n’est pas gagnée. C’est seulement demain soir que nous jugerons ensemble de la réussite. C’est en quittant Laguiole que nous saurons si l’espoir et l’investissement engagé dans ce projet est apte à répondre à nos attentes et aux préoccupations de nos sociétés. C’est au regard de la qualité de nos travaux et de vos contributions que nous mesurerons si nous avons fait oeuvre utile en initiant cette démarche.

Avec la tenue de ce Forum nous voulons modestement, et à notre échelle, continuer d’agir pour montrer qu’une voie alternative est toujours possible. Chacun mesure combien les modèles actuels de développement touchent leur limite. Et permettez-moi à cet instant de citer Edgar Morin qui malheureusement ne pourra nous rejoindre demain retenu par des problèmes personnels : « Il nous faut reconnaître que la civilisation industrielle, technique et scientifique crée autant de problèmes qu’elle en résout. Cela ne signifie pas que tout progrès soit impossible mais qu’il ne peut être considéré comme automatique et qu’il renferme des régressions de tous ordres ».

Point question pour nous de faire ici le procès facile des trente glorieuses et de la mondialisation des échanges. Depuis que le monde est monde les hommes se sont mis à marcher et les marchandises à circuler! Mais pour autant, comment les recettes d’hier pourraient-elles se recopier à l’infini ? Comment accepter que le développement technique et économique conduise à un sous-développement humain, social et moral. Il faut se mettre devant le miroir. Regarder la vérité en face. Sans amertume, ni nostalgie, bien au contraire.

Nous avons besoin de retrouver le sens du chemin à prendre. Nous avons l’impérieuse obligation de retrouver les fondements d’une pensée. Et, en ce début de 21ème siècle, l’heure est sans doute plus que jamais arrivée. Les signaux d’alerte s’allument de toutes parts.

Economiques, écologiques, alimentaires, politiques… les craquements se font chaque fois plus forts sur la planète. La désertification d’un côté et la « littoralisation » des populations de l’autre sont deux exemples révélateurs des dégâts en cours. Sans même parler de la question de la faim qui touche de si nombreux paysans sur bien des continents. Qui pourrait le nier ?

Au sein de Terroirs & Cultures, du local au global, autour de ce formidable espace humain, économique, culturel, biologique, patrimonial que fournissent les terroirs nous avons voulu agir. Remettre les acteurs en mouvement, recréer des « passerelles » entre les métiers, « relier » la recherche au « terrain », sensibiliser l’enseignement, initier des échanges et des réflexions et surtout témoigner. Redonner la parole aux acteurs de terroirs. Nous avons voulu les écouter nous expliquer pourquoi et comment les terroirs peuvent offrir des lieux de vie, de liberté d’initiative et de nouvelle modernité. Comment l’homme y retrouve toute sa place !

Comment toutes les dimensions de la diversité y sont mieux préservées ! Comment les handicaps et les singularités peuvent y devenir ressources et comment les traces du passé peuvent inspirer le futur, donc le durable !

Parmi les actions que nous menons déjà, « Les Entretiens du Terroir » organisés dans les villages de France – comme nous l’avons fait en octobre dernier à Aubrac – nous ont permis d’arpenter ce nouvel espace de pensée. L’Université Saveurs et Savoirs construite chaque hiver avec Sopexa et la Sorbonne Paris IV – dont je veux excuser le Président Jean-Robert Pitte qui pour des raisons de santé ne pourra nous rejoindre ce week-end – nous ont ouvert un champ d’action pour travailler avec le monde de l’université, de la recherche fondamentale, des arts de la table, mais aussi de l’agroalimentaire, du marketing, du commerce…

Pas à pas, nous avons approfondi nos réflexions. Chemin faisant autour des artisans du monde du terroir, du paysan au restaurateur, nous avons surtout trouvé des partenaires et des alliés.

Ils ont su nous accompagner, nous transmettre leur part de savoir, nous aider à structurer nos convictions et conforter notre vision. Le Gys-Sial, l’INRA, le CNRS, le CIRAD, le CIHEAM, Agroplis International et bien d’autres institutions de recherche font évidemment partie de cela. Le monde de l’enseignement est venu aussi nous prêter main-forte. Les représentants des Maisons Familiales et Rurales, des écoles d’ingénieurs et l’appui directeur adjoint du Lycée agricole de Rodez qui animera la deuxième partie de notre après-midi en est le plus beau témoignage. Des journalistes, des « communicants » comme Mercedes Erra et ses collaborateurs d’Euro-RSCG sont venus aussi apporter leur regard et leur expertise. C’est avec eux, j’en profite pour le dire, que nous avons construit ce Forum. Le nom et le concept « Planète Terroirs » est né de cette contribution. Depuis 2004 grâce à tous, nous avons ainsi tissé un véritable réseau de compétences et croisé de multiples connaissances. Et je veux ici tous très sincèrement et publiquement les en remercier.

A cet édifice l’Unesco est venu rajouter sa pierre angulaire. Ensemble en novembre 2005, nous avons monté la première marche de cette « Planète Terroirs ».

Une action qui a pris corps le 10 novembre à Paris dernier avec la tenue Rencontres Internationales. Grâce au travail de nos amis Jacques Lefort et Claude Béranger ici présents – ils animeront notre séance des ateliers – en présence de la FAO, nous avons alors posé les fondements internationaux de notre mouvement. De cette journée est également née la Charte des Terroirs. Un texte pour rappeler que notre planète est une mosaïque de millions de terroirs à valoriser. Mais, comme me le rappelait tout récemment Henri Carsalade, nouveau Président d’Agropolis International, en prenant l’exemple de la Chine, une mosaïque parfois en danger !

Des carreaux disparaissent. Et ce sont, à nos yeux, de véritables biens communs de l’humanité. qui sont irrémédiablement sacrifiés. Tout cela exige une autre considération et une autre approche des décideurs internationaux et surtout la mise en place de véritables outils juridiques !

Avec le soutien du Directeur Général, Monsieur Matsuura, nous avons surtout scellé un véritable partenariat avec cette agence de l’Organisation des Nations Unies. Démontré combien les questions que nous posons s’inscrivent au coeur des débats de cet hémicycle mondial. Les déclarations et les conventions adoptées ces dernières années par les Etats Membres sur la diversité biologique et culturelle en sont des témoignages concrets. Avec, Cécile Duvelle, Salvatoré Arico et Guilhem Calvo Valderrama, – que je salue à cette tribune – nous y avons trouvé des interlocuteurs désireux de conduire un véritable exercice pour : « ouvrir des voies concrètes au développement des sociétés rurales » selon l’expression même de M.Ishwaran directeur de la Division des sciences écologiques de la terre. J’ai également en mémoire les propos de Mme Katérina Stenou, directrice de la division des politiques culturelles à l’Unesco l’automne dernier : « chacun des modes de vie dont les terroirs ont le secret, doit participer à la perpétuelle remise en question des acquis sur laquelle se fonde la survie de l’humanité »

L’enjeu est immense. Nous n’avons aucunement la prétention de détenir la vérité. Nous mesurons nous aussi toutes nos difficultés et toutes nos limites. Car l’application n’est pas simple. Bien des questionnements demeurent et bien des réponses restent à trouver. A l’exemple du monde du vin où chacun voit bien que les efforts engagés ne sont pas toujours gages de réussite. Nous avons simplement en toute modestie, la conviction que les terroirs détiennent en leur sein des solutions alternatives.

Nous devions donc pousser plus loin notre cheminement. Rentrer dans le concret et le vivant. Voir, comprendre, toucher, goûter, démontrer que nous ne travaillons pas sur un « terrain » virtuel. Voilà pourquoi nous avons inscrit ce Forum « Planète Terroirs – Aubrac 2006» dans la continuité de nos Rencontres Internationales. Les pieds collés à la réalité, partant de cette expérience locale, nous voulons poursuivre le débat, susciter le questionnement autour de multiples expériences et de multiples savoirs. Nous allons sans doute y trouver quelques contradictions et engendrer entre-nous quelques confrontations. Admettons-le ! Mais, je vous le demande, ne tombons pas dans le conflit. Ici, chacun a sa personnalité, ses origines, son histoire, un attachement professionnel et ses convictions politiques. Là encore cette diversité ce pluralisme des parcours est notre chance. Elle doit donc être notre force. Sachons nous écouter, nous comprendre pour en tirer profit. La tolérance doit être la règle. Appuyons-nous sur la parole et l’écrit pour trouver le consensus et avancer ensemble.

Utopique oui, pourquoi pas ! Mais peut-on construire des projets sans cette petite part de rêve ? Cela n’empêche néanmoins en rien d’être réaliste et pragmatique. Promouvoir les terroirs ne relève pas de la nostalgie du « bon vieux temps». Au sein de Terroirs & Cultures nous ne sommes pas les défenseurs d’un romantisme tourné vers le passé. Nous ne voulons en aucun cas transformer les terroirs en vitrine de musée où s’accumule la poussière mais où disparaissent les visiteurs.

Avec les terroirs, nous sommes dans un espace géographique limité mais résolument présent dans une économie ouverte, dans l’échange marchand, dans un rapport direct avec le consommateur. Et plus largement dans un lien permanent et partagé avec le citoyen. La proximité, souvent bien loin des grandes règles des grands débats de l’OMC, lui donne vie au quotidien. Une économie qui peut paraître informelle mais qui n’est pas moins vitale pour des millions de personnes. Les savoir-faire d’une communauté, l’intelligence humaine acquise au cours des siècles en sont au coeur. Mon ami René Renou, décédé il y a quelques semaines, et dont je veux ici saluer la mémoire, nous l’aurait rappelé ici avec talent : « Le terroir est un don des Dieux, mais il est révélé par l’homme. Un terroir sans homme n’existe pas ».

Le produit de terroir en est l’expression la plus vivante. L’INAO qui parraine notre rendez-vous et ses nombreux représentants auront l’occasion d’y revenir largement. Mais la synergie et la complicité entre tous les acteurs de ce territoire lui donnent la clef de la mise en mouvement. Ce que Dominique Vollet désigne comme « le panier de biens et de services ».

Avec Amédée Mollard et Bernard Pecqueur, ils nous présenteront dans le détail cette notion.

Elle est essentielle dans la compréhension des inter-actions d’un pays et inter-dépendances des métiers. Elle recrée le lien social et exige la solidarité et le partage des objectifs. Elle amène obligatoirement à la responsabilité. C’est aussi cela qui donne valeur et richesse à nos terroirs.

Sans effleurer le contenu des visites et les débats qui vont guider nos journées, nous mesurons déjà combien la dynamique des terroirs s’inscrit dans cet enracinement à un lieu. Cet ancrage qui donne cette origine et cette typicité aux produits. Mais nous le verrons leur devenir réside dans leur capacité à s’ouvrir à la transversalité et à la modernité. La valeur ajoutée apportée est au croisement de cette alchimie complexe où seule la responsabilité individuelle et collective tout autant que l’éthique peuvent poser les limites aux nécessaires évolutions technologiques. Car sans adaptabilité permanente au temps, il n’y a pas de possibilité de durabilité. Il faut trouver l’équilibre vivant et singulier qui permet d’avancer sans gâcher, de progresser sans renoncer.

Mais peu, autant que l’Aubrac, ont sous l’impulsion de quelques Hommes valorisé leurs ressources. Peu ont si fortement pris en main leur destin et engagé autant de synergie entre les acteurs. Voilà pourquoi leurs expériences nous permettront durant deux jours de répondre au mieux à cette exigence, à notre besoin d’expertise et d’analyse. Bien sûr, nous ne venons pas de prendre pied sur un territoire sans difficulté, ni inquiétudes. Jean Valadier me le rappelait dans les allées du Salon Agricole, face aux dérèglements créés par la PAC – pour ne citer que cet exemple – le doute sur l’avenir est aussi réel.

Ce terroir n’en reste pas moins à nos yeux tout à fait emblématique et exemplaire. Sa race en est assurément l’emblème identitaire le plus fort. Mais sa gastronomie autour de l’AOC Laguiole, de ses viandes de qualité, de l’aligot ou de la fouace en sont les meilleurs ambassadeurs. Et comment évoquer la table sans parler du « couteau de Laguiole » ou des artisans et restaurateurs qui cuisinent avec magie l’ensemble de ces mets. Que de savoir-faire que de talents ! A commencer par Michel Bras qui nous interprètera ce soir de l’autre côté de cette salle son « souffle de l’Aubrac ». Merci Michel d’être à nos côtés pour nous accompagner dans cette aventure.

Mais cette terre d’Aubrac est bien plus que tout cela. Son histoire millénaire, ses hautsplateaux, ses forêts, son habitat, ses pierres, ses burons, sa diversité biologique, sa culture, son patois lui confèrent un esprit et un sens bien particulier. Mais nous le verrons aussitôt après cette première séance plénière avec l’exposé de M. Jean-Pierre Lilas, directeur départemental de l’agriculture et de la forêt de la Lozère, et lors des dix visites qui suivront cela n’a en rien bloqué l’évolution. L’Aubrac d’aujourd’hui n’est pas à l’identique de son passé. Bien du chemin a été parcouru. La recherche de modernité y demeure permanente. Le tourisme a trouvé sa force dans cette diversité. Sous l’action des hommes l’économie y a pris sa place.

L’emploi est là.

Durant ces deux journées, le comité d’organisation a voulu que vous puissiez, que nous puissions, nous approprier tous ces éléments. Non pour trouver des recettes miracles et des solutions toutes faites ! Existent-elles seulement ? Mais pour nous imprégner d’une démarche.

Pour poser hypothèse que les terroirs peuvent être ici et ailleurs une petite chance pour l’humanité.

Pour y répondre, nous voulons que ces journées soient un temps de construction et d’enrichissement collectif. Elles doivent aider à bâtir ensemble une nouvelle dynamique. Oui l’Aubrac est propice au repos. Mais ce n’est pas dans les heures qui viennent que vous pourrez en juger. L’heure est à la réflexion. Nous avons tous ici une responsabilité particulière pour faire fructifier l’apport collectif qui est ici organisé pour nous tous.

Et permettez-moi pour conclure de remercier tous ceux et toutes celles qui depuis des mois s’investissent bénévolement dans la préparation de ce rendez-vous.

A commencer par Vincent Alazard, maire de Laguiole qui nous accueille dans sa cité. Merci de nous avoir prêté cette salle et d’avoir mis à disposition vos équipes municipales toute cette semaine pour l’aménager. Je sais que cette participation traduit plus qu’un soutien. Quelle est véritablement l’expression d’un partage de convictions.

Nous y sommes particulièrement sensibles. Comme nous le sommes pour toute l’aide que nous ont apporté les équipes qui ont participé à construire l’organisation et le programme. Ces militants du terroir de l’Aubrac, de Montpellier, de Rodez, de Paris, du Gard, d’Indre et Loire, tous ont donné le coup de main et souvent bien plus pour vous accueillir dans les meilleures conditions.

Je veux adresser un salut particulier à Michel Rouquette maire de Lacan. Depuis 10 jours il travaille à la décoration et à l’aménagement de la salle. Michel, le résultat est magnifique.

Merci à toutes les équipes de jeunes qui auprès de Grégoire d’abord puis de Marine ont préparé avec beaucoup de soin les visites de cet après-midi. Franck, Carole, Pauline, Jean, Isabelle, Dominique, Madeleine soyez remerciés de tant d’efforts.

Merci enfin à Livia, Karine, Aurélie et Eric – le compagnon de route – qui ont été au coeur du dispositif. Pour elles et pour lui les journées se sont rallongées à mesure que le Forum approchait. Merci à tous de votre dévouement.

Mesdames, Messieurs. Pour l’avoir maintes fois vérifié je crois que dans les terroirs nous partageons tous une valeur commune. L’amour du travail bien fait et de l’excellence du résultat.

Ici aussi jusqu’à demain soir c’est à cet exercice que nous sommes tous conviés. Avec bonheur et enthousiasme. Ne ratons pas cet instant. Le futur a besoin des terroirs.

Bon Forum à tous et à toutes.

Je vous remercie.

Michel BRAS

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